Un nouveau film d’animation 100 % Québec
(Québec) Avec le Cartoon Connection qui se tenait à Québec au début de la semaine, Productions 10e Ave a voulu lever le voile jeudi matin sur son prochain film d’animation en cours de production dans les studios de la division Volta, de Frima.
Si le tournage d’un film québécois en mode réel s’effectue sur une période d’une trentaine de jours, avec un budget qui pourrait frôler les 8 millions $, la production d’un film d’animation comme celui de Nelly et Simon : mission Yéti demande de 18 à 20 mois de travail uniquement pour la création des décors, des objets et des personnages à partir du dessin du directeur artistique Philippe Arseneau Bussières jusqu’à la modélisation en 3D et l’application des couleurs et des textures. Et les voix ne sont pas encore là, pas plus que les mouvements de personnage ou la musique.
Entre l’idée soumise par Pierre Greco à la fin de 2012 et la finalisation du film d’animation prévue pour la fin de l’année de 2016, il reste encore plusieurs mois de travail à quelque 200 personnes de la région de Québec. Et la première aventure de Nelly et Simon devrait être sur les grands écrans vers décembre 2017 ou au plus tard vers Pâques 2018.
«L’an dernier, à pareille date, nous étions à faire du repérage au Népal. Nous aurons des décors extérieurs qui auront une valeur historique en quelque sorte puisque ces lieux et les bâtiments ont été détruits par le séisme majeur survenu dans cette région», Nancy Florence Savard, productrice et coréalisatrice de ce film d’animation.
Après La légende de Sarila et Le coq de St-Victor, la prochaine aventure de Productions 10e Ave, qui se passe en 1955 après la conquête de l’Everest, racontera l’histoire de Simon, étudiant à l’Université Laval, dans le Vieux-Québec. Il croit avoir découvert le lien manquant dans l’évolution du singe vers l’homme. Ce serait le Yéti. Le professeur Taylor lui demande de prouver son hypothèse.
Simon partira à l’aventure au Népal sur les traces du Yéti avec Nelly, qui, comme le précise Pierre Greco, est «une jeune aventurière apprentie pilote, apprentie alpiniste, apprentie en tout, une casse-cou en tout aussi, mais un peu gauche. C’est ce qui fait tout son cha
rme. Je pensais à Audrey Hepburn, qui jouait des rôles d’aventurière à cette époque, pour le caractère de mon personnage».
Philippe Arseneau Bussières, de son côté, montrait ses dessins, ses esquisses et même ses modèles en pâte à modeler qu’il a fournis à l’équipe de Steven Majaury, directeur de l’animation chez Volta, pour que les objets et les personnages passent de la planche à dessin à l’univers 3D avec les possibilités de mouvement dans le cas de certains objets et à l’animation complexe pour les personnages principaux.
«Même s’il s’agit d’une oeuvre de fiction, poursuit Mme Savard, l’histoire est basée sur une histoire et des lieux réels que l’on a pu documenter. Avec la ville de Québec, par exemple, les décors extérieurs seront facilement reconnaissables dans le film.»
Selon la productrice, les films de l’entreprise sont de bons ambassadeurs pour faire connaître Québec. Elle donne l’exemple du Coq de St-Victor, qui a été distribué dans 43 pays. Les distributeurs organisent tous des conférences de presse et des événements de promotion autour du film réalisé à Québec de sorte qu’on parle de la ville dans plusieurs pays, sans compter tous les gens qui verront le film et en apprendront un peu plus sur Québec avec le film.
Pour Mme Savard, ce film sur l’aventure de Nelly et Simon est aussi destiné à une carrière internationale. Plus encore, si la réception du public est bonne, il serait envisageable de créer une véritable série où les deux héros reprendraient le devant de la scène au grand écran.
Faits saillants
Les studios associés au film : Volta, Studio Expression, Studio Élément, Studios SFX
- 60 personnages à créer, dont 30 seront définis finement pour les animations.
- Créer un personnage animé coûte entre 35 000 $ et 45 000 $.
- 35 lieux créés en haute définition
- Des milliers d’objets à créer un à un en 3D
- Les arrière-plans sont peints et inactifs.
- Jasmin, le mainate parlant, a failli disparaître du film, mais la productrice Nancy Florence Savard y tenait mordicus.
- La chevelure et les sourcils du professeur Taylor ont dû être soumis à plusieurs essais de modélisation pour faire un choix correspondant à ce que l’on attendait du personnage.
- Le budget d’un film d’animation chez Productions 10e Ave varie entre 3,5 et 8,5 millions.
- Sortie du film en salle prévue entre décembre 2017 et avril 2018
200 personnes travaillent pour le film produit à 98 % à Québec.
YVES THERRIEN | LE SOLEIL